L'Utopie du Lisse dans les Technologies de la Communication
Posted: January 19th, 2006 | 3 Comments »La conclusion de l’ouvrage Mobilités.net par Daniel Kaplan est inspirante pour ma thèse. Il parle de l’utopie des technologies de la communication et la perception du numérique comme étant léger, rationel, fluide, beau, … alors que au contraire Kaplan constate (et je partage son constat) que l’intégration du numérique avec le physique apport apporte de nouvelles contraintes, de nouvelles complexité. Les espaces numériques sont remplis de bruit et sont trouées de toute part. A lieu de chercher la simplification, c’est l’adapation et la déformation des technologies qui permet l’humain de rester aux commandes. Cela va un contre les visions du digital qui enrobe le phyisique et du “seamless” inhérente à l’ubiquitous computing. Par contre, l’idéal a tout de même sa place. Par exemple, pédagogiquement, les étudiants apprennent les types idéaux (gaz idéal, fluide parfait, …) pour construire leur intuition sur les relations fondamentales entre les variables clés.
L’utopie du lisse et le constat du complexe
L’utopie des technologies de la communication est lisse. Qu’on l’espère comme un avenir radieux ou qu’on le combatte comme une perte, dans les deux cas, le numérique est associé à l’abstraction, la légèreté, la rationalité, la fluidité. La belle technologie ne fait pas de bruit (ou alors, pas volontairement), ne produit pas de chaleur (et résout en passant nos problèmes d’environnement), ne s’arrête jamais ; elle allège les contraintes, arase les obstacles, abat les frontières. Les technologies numériques transforment tout en chiffres pour ensuite, les transformer en temps : et le long de cet axe unique, tout s’écoule, la seule question est de savoir à quelle vitesse et la seule réponse, d’accélérer.
Or c’est à des constats inverses que nous conduit la lecture de cet ouvrage : celui d’une extraordinaire complexité et d’un monde plus grumeleux, adhérent, voire abrasif, que jamais. La question est alors de savoir s’il s’agit d’un échec, ou même d’un paradoxe. Nous ne le croyons pas.
Les nouvelles contraintes et complexités du numérique/physique
L’interaction croissante du monde numérique et du monde physique n’arrange rien : elle est à l’origine de nouvelles contraintes, de nouvelles complexités. [...] en lieu et place du silence des grands espaces numériques, le monde augmenté par le numérique n’est qu’une immense rumeur, trouée de toute part de sonneries, de bips, d’échos et d’interruptions de réseau
Jouer avec le désordre au lieu de cherche la simplification
Les acteurs des TIC se trompent quand ils affirment que l’appropriation des technologies par le public passe par leur simplification. [...] Le rôle de l’humain, aujourd’hui, est d’introduire du désordre dans les systèmes techniques qu’il a créés. Il s’en acquitte fort bien. C’est le signe qu’il reste aux commandes.
Il va falloir que tu lises de la philo genre Gilles Deleuze avec les notions d’espace lisse et d’espace striées! C’est cela mais à un niveau o^plus abstrait/conceptuel
Ce qui me fascine dans le développement, c’est le nombre de routes utilisables, de chemins tortueux que l’on peut entreprendre, conceptualiser et remodeler. La programmation, c’est de la pate à modeler. Mon collègue me disait souvent qu’il avait l’impression d’écrire des articles comme à l’époque où il était journaliste. La beauté du code, c’est des paragraphes, des indentations. Le résultat, c’est des fonctions qui s’appellent, se renvoient la balle ou la perdent et l’interface utilisateur, c’est également des centaines de possibilités, de hierarchisation et d’interaction. Grumeleux, j’y crois complètement. Les médias s’y perdent entre les différents formats générables et bientôt nous aurons le problème similaire avec les informations hospitalières, financières qui entreront par des portes que nous croyons petites mais qui sont forgées à coup d’audience et de contribution. Wikipedia est le belle exemple de bataille pour la connaissance. Un champ de guerre qui laisse de morts (personne ou entreprise, qu’importe), diffamés ou maltraités, surtraités au passage.
[...] following the scientific path and do not hang out in the academic world, but are nevertheless influential and how I frame my questions or interpret [...]