Analyse et Modélisation des Activités Coopérative Situées
Posted: August 26th, 2006 | No Comments »Salembier, P. & Pavard, B. (2004) Analyse et modélisation des activités coopératives situées. Evolutions d’un questionnement et apports à la conception, @CTIVITES, n°1, Vol.
Cet article retrace les évolutions d’un programme de recherche centré sur l’analyse, la modélisation et l’instrumentation des activités coopératives. Dans son fil conducteur, il introduit plusieurs points (explication des arrière-plan théoriques, méthodes d’appréhension des objects théoriques ciblés, nature des modèles produits, rapport à la conception des situations) important à considérer lors de la réflexion générale sur l’édute des activités professionnelles, collectives et coopératives. Les auteurs pointent les avantages et les limites de différent orientations théoriques et méthodologiques ayant balisé leur travail.
Mentions sont faites des différentes conceptions de la cooperation homme-machines. Une première orientation illusior et l’approche mimétique dans laquelle la reproduction des caractéristiques des situations de coopération homme-homme se heurte à des limitations technologiques, mais également à des problèmes de font qui ont trait à la non reconnaissance de la profonde asymétrie des partenaires . Ceci est en fait le thème de “Plans and Situated Actions” de Lucy Schuman. Une alternative est “l’allocation de fonction“, c’est-à-dire procéder à la répartition des tâches entre opérateur et système (MABA-MABA: “Men are Better At – Machines Are Better At”). Cette approche a donné lieu à des recherches autour de la notion de “système cognitif joint” où l’artifact informatique tient un rôle d’”outile congnitif“. Une approche pragmatique est l’ingénieurie cognitive qui fait appelle à la “Triade du système cognitif” (Woods, 1998) avec ces trois facteurs: le monde, l’agent (humaine, machine, système “hybride”) qui opère sur les monde et les instances de méditisation du réel. L’idée sous-jacente est que la concéption de supports améliorant l’éfficacité de la réalisation de la tâche passe nécessairement par la compréhension des interactions entre ces trois éléments. Les exigences et contraintes sont pris en compte lors de la construction d’une description cognitive autonome de l’environnement (facteurs augmantant la complexités cognitive de la tâche tels que la nature dynamique de l’environnement, nombre important de parties interconnectées, incertitude des données, ..). Tout déséquilibre de la Triade risque de se traduire par l’émergence d’une situation dangereuse ou non désirée doit alors faire l’objet d’une réponse adaptée. Les méthodes utilisées pour mener à bien le processus de mise en relation systématique entre exigences de la tâche, contraintes imposées par l’environnement et ressources cognitives mobilisables par l’agent, ont été synthétisées sous le terme de “Cognitive Task Analysis“. Le point important est que les situations sont spécifiées en terme cognitifs et non pas comme en ingénieurie classique dans les termes du dispositif technique. Le rôle de cette analyse de l’activité permet d’identifier les bottlenecks dans le système, c’est-à-dire les limitations cognitives dans le couplage opérateur-outil et les contraintes de l’environnement pointées par les opérateur.
Référentiel contextuel
Les auteurs se sont alors centrés sur les mécanismmes informels de la coopération homme-homme, plus précisement sur la construction et l’actualisation dans le cours de l’activité d’un référentiel contextuel partagé qui constitue une des conditions du déploiement efficace de l’activité collective dans un environnement complexe distribué et la régulation par ce collectif de facteurs tels que les variations dans la charge de travail et la fiablilité globale du système socio-technique.
Rôle des artefacts
Les premières analyses sont restés très superficielles quant aux propritétés physiques des objects utilisés par les opérateur. Les objet étaient essentiellement considérés dans leur dimension informationnelles (artefacts cognitifs) et non dans leur dimension manipulable (constituvité matérielle des activités cognitives)
Modélisation et simulation
La construcction de modèles n’est pas jugée nécessaire voire utile par les ethnométhodologue. Les auteurs ont tout d’abord utilisé la modélisation pour décrire et non simuler. Puis ils ont recouru à la simulation:
L’idée est ici plutôt de jouer sur un ensemble de variables exogènes d’environnement pour explorer un changement de situation (introduction d’un nouvel outil, modifications des formes d’organisation du collectif, …) et évaluer son impact sur des variables endogènes jugées pertinentes -par exemple une appréciation quantitative du contexte partagé- (Zorola-Villarreal, Pavard, & Bastide, 1995 ; Salembier, Kahn, Zorola-Villarreal, & Zouinar, 1997). La simulation fonctionne comme un moyen pour « ouvrir l’espace de conception » et nourrir l’interaction (discussion et négociation) entre les acteurs engagés dans la conception autour de différentes alternatives possibles.
Les auteurs vont alors passés des outils logiques classiquement utilisés en sciences cognitive aux théories de la complexité et aux systèmes dynamiques non linéaires. La raison qui movitve ce choix tient à l’acceptation du fait que la dynamique des processus qui supportent la coopération sont la plupart du temps impossilbe à prévoir car non déterministes du fait notamment de leur caractère distribué et de leur sensibilité aux vations environnementales. (Pavard & Dugdale, 2000).
La démarche mise en oeuvre se résume à: analyse de la tâche, analyse de l’activité, simulation papier-crayon, simulation partielle de la situation, mise en situation recréée, simulation informatique.
Limites
Les limites de l’approche sur la modélisation multi-agent est se concentrer essentiellement sur l’émergence de propriétés globales sans pouvoir les articuler avec les comportements locaux des agents ; le spectre d’un collectivisme méthodologique radical n’est pas loin… De plus, la dimension « située » des acteurs, leurs connaissances culturelles, leur intelligence contextuelle, … sont des dimensions difficiles sinon impossibles à représenter de façon synthétique dans les agents distribués (Dugdale & Pavard, 2002).
Dans la suite de l’étude, les outils utilisés sont essentiellement des environnements de simulation multi-agents qui permettent de recréer la dynamique du fonctionnement du collectif en réponse à des modifications de l’environnement externe (survenue d’événements particuliers) ou interne (modification de la structure du collectif d’agents).
Relation to my thesis: Je m’étais éloingné des aspects collectifs et coopératif de l’utilisation d’applications géolocalisées et de leur étude en situation “naturelle” ainsi que de l’utilisation d’ABM. Dans leurs études, Salembier et Pavard utilisent la simulation comme un moyen pour « ouvrir l’espace de conception » et nourrir l’interaction (discussion et négociation) entre les acteurs engagés dans la conception autour de différentes alternatives possibles. Ils ont fait appel à des champs disciplinaires connexes (théorie des actes de langage, théorie des systèmes complexes, éthologie, théorie des systèmes multi-agents, interactionnisme, …).